26 févr. 2009

Henri Couanon, Cap Hornier...

André, le frère de Papy, a écrit il y a quelques années, un livret sur les marins de la famille. Je l'ai adapté pour le blog, tout n'y est pas. J'ai un peu passé sur les descriptions de bateaux, pour m'attacher principlament à la vie des marins Couanon. Alors comme dit papa avec fierté, " je suis petit-fils de cap hornier"... j'ajouterai, "l'eau douce est venue plus tard"...


Henri COUANON était né en Bretagne en 1884. Dès l’âge de 13 ans, il embarqua sur un morutier pour aller pêcher sur les riches bancs de poissons au large de Terre-Neuve . La vie était rude à bord de ces frêles navires, le mauvais temps, la mer démontée et surtout la brume, restaient en permanence un danger pour les équipages.
La pêche durait environ 6 mois. Quand les cales étaient pleines, ces bateaux morutiers faisaient cap vers la belle cité malouine où parfois les familles attendaient avec beaucoup de joie, et bien souvent d’angoisse, si leurs êtres chers étaient sur les passerelles.
A la suite de plusieurs campagnes, Henri fut promu « Capitaine de Doris ».

Henri Couanon dans les tempêtes du Cap Horn

Sur les grands voiliers, les salaires étaient plus conséquents que sur les morutiers. Et comme notre père était devenu en quelque sorte le chef de famille, il était tout naturel pour les jeunes, de faire carrière sur ces grands navires.
Pour appareiller de Nantes afin de se rendre à Iquique ou Valparaiso (Chili), il fallait en permanence utiliser les vents de l’Atlantique, les alizés. Surtout, aborder les quarantièmes rugissants et doubler le Cap Horn. La vie était pénible, mais ils occupaient leur temps à chanter, sculpter, jouer aux dés quand le navire était en panne. Ces voyages duraient entre 6 et 9 mois.
Durant 3 années, le père navigua à bord de ces longs courriers. « Mais que de souvenirs pour lui et nous ses enfants, nous conta-t-il ! »
Dommage qu’il ne nous les raconte pas…

Ayant rejoint comme timonier ( dans la marine de guerre, c’est l’officier chargé de donner assistance à l’officier de navigation et à l’officier de quart d’un bâtiment. Il gère les informations nautiques et les cartes, il entretient et met en œuvre les matériels de navigation et de passerelle), la « Royale » comme on appelait avant la marine nationale. Il embarqua sur le cuirassé Amiral Aube. Vaisseau de 150m de long, de 950 hommes et armé de 2 canons.

Durant la guerre 1914-1918, il embarqua sur le torpilleur Tromblon. Il participa à différents combats, depuis les brumes du Nord jusqu’aux Dardanelles. Il était devenu quartier-maître timonier.
Il quitta la marine fin 1918, pour se consacrer à sa famille, et à l’éducation de ses enfants.

Si je ne me trompe pas, c’est cette année là, Papy avait 6 mois, qu’ils ont déménagé sur Caen. Son père est venu travailler comme carrier.

1 commentaire:

Joce a dit…

le petit fils Henri devrait porter une boucle à l'oreille pour honorer son aïeul cap-hornier !